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2016 - Un patrimoine à découvrir

(Photos de Claude Palluau)

Renée Couppat, dynamique guide de pays, a tenu en haleine plus de cinquante personnes venues le 11 juillet 2016 l’écouter présenter l’histoire de Saint-Gal et de ses nombreuses curiosités dans le cadre des visites patrimoine du SMADC. Le parcours s’est terminé autour d’un verre proposé par le maire de la commune, Charles Schiettekatte.

À l’origine, Saint-Gal est le fief de la famille de Chauvigny de Blot. Le comte de Blot marie sa fille à Guillemin de Chauvigny au 14ème siècle, d’où naîtra la branche Chauvigny de Blot. Au début du 16ème siècle, les deux branches familiales se scindent et deviennent les Chauvigny de Blot et les Chauvigny du Vivier.

L'église puis Renée présentant la statue de Saint-Gal.

Première étape de la visite

Première étape de la visite, l’église dont les origines romanes remontent au début du 12ème siècle. La reconstruction du chœur est postérieure à 1478, en atteste le blason de mariage incrusté dans la clé de voûte de Gilbert de Chauvigny de Blot et de Catherine Le Loup de Beauvoir. Une des deux chapelles, Sainte-Anne, est érigée en 1612 par acte testamentaire de 1606 d’un autre Gilbert de Chauvigny de Blot et c’est ici que seront ensuite enterrés de nombreux Chauvigny de Blot et du Vivier.
En contrepartie de cette construction, le curé doit répondre à certaines obligations, comme célébrer régulièrement des messes en l’honneur des seigneurs enterrés dans cette chapelle, en obéissant à un cérémonial particulier. Il doit notamment mettre un pied sur un tabouret et puis bénir une châsse, coffret renfermant des reliques de saint(e)s. Les curés ne répondant pas toujours à ces exigences, des procès sont régulièrement engagés par les Chauvigny de Blot.
Dernière construction, la voûte en briques du pays élevée au 19ème siècle. Les visites pastorales révèlent que cette église possède des reliques de Sainte-Eugénie, Saint-Barthélemy et de la croix de Saint-André qui attirent beaucoup de fidèles.
Plusieurs statues méritent l’attention.

  • Saint-Gal (Gallus en latin), évêque de Clermont Ferrand au début du VIème siècle, présente une curieuse mitre amovible.
  • Sainte-Anne explique à la Vierge le contenu d’un rouleau, et non d’un livre comme on le voit habituellement.

Autres curiosités : Notre Dame de Pitié, un autel baroque et un tableau de l’Immaculée Conception, tous des 17ème et 18ème et des vitraux des 19ème et 20ème de trois maîtres verriers : Gesta de Toulouse, Taureilles et Jaffeux. Enfin, au fond de l’église, une cuve en pierre (bénitier) est gravée de croix de Malte dues à Jacques de Chauvigny de Blot, commandeur de l’ordre de Malte à Tortebesse au 16ème siècle.

Ballade des croix

La visite se poursuit à travers le village avec un passage devant trois croix remarquables : une croix de chemin biface aux personnages naïfs datée entre le 12ème et 14ème siècle, une croix pattée de carrefour monoface, classée et datée entre les 14ème siècle et 16ème siècle et une croix de carrefour biface de 1469. Un arrêt à une ancienne huilerie permet de préciser son fonctionnement : une meule dormante horizontale et une meule tournante verticale étaient actionnées par un cheval.
Direction ensuite la Sioule avec le moulin de Saint-Gal. En 1533, les Chauvigny de Blot sont propriétaires de cinq moulins dont celui du Baisle à Saint-Gal qui dispose de plusieurs paires de meules et des droits de passage ou de bateaux et du droit de pêche. Les Chauvigny de Blot placent d’abord des meuniers en fermage pour assurer l’activité, puis ils mettent en place à partir du 17ème siècle des baux à cens (baux qui ne s’éteignent jamais et s’accompagnent du droit seigneurial de lods et ventes) qui engendreront une gestion déléguée à des marchands de biens. Les cinq moulins sont vendus entre 1770 et 1780 comme biens privés et au 19ème siècle, il ne subsiste plus que le moulin Baisle.

visite du Château du Vivier

Changement de décor avec la visite du Château du Vivier dont les premières mentions datent de 1250. Une esquisse du 17ème siècle réalisée à l’occasion d’un procès donne une idée de sa structure défensive avec barbacane et mâchicoulis et une tourelle défensive dont les vestiges sont encore visibles. Accolé au château, un domaine agricole sert de réserve. La cave du domaine est majestueuse : très grande et très haute, elle recèle également une source. Le château et le domaine sont vendus au 19ème siècle et peu à peu l’ensemble est démantelé et les pierres utilisées pour la construction d’habitations.

Encore un peu plus haut sur le territoire, de superbes panoramas s’ouvrent tant sur le château de Chouvigny et les gorges de la Sioule que sur la plaine d’Ébreuil et de la Limagne. A l’Est, le regard porte jusqu’aux montagnes bourbonnaise et thiernoise ; au Sud, ce sont les vallons boisés des côtes de Combrailles qui définissent le paysage. Ces coteaux sont propices à la culture de la vigne qui se développe occupant presque 300 hectares sur la commune. De cette culture traditionnelle vient le surnom des habitants de Saint-Gal : les porte-bennes.

Dernière halte, la chapelle de la croix du Louison, petite chapelle votive nichée au creux d’un bois, restaurée dans les années 60.

Programme des prochaines visites

Découvrez le programme des prochaines visites sur www.combrailles.com